Cette page est en construction permanente, mais les quelques réponses qui figurent déjà ici correspondent à certaines des questions qui me sont régulièrement posées durant les entretiens. Vous trouverez la plupart des informations importantes dans les autres pages du site, notamment celles sur les bénéfices du MBSR, la présentation du cours, la pleine conscience, et certaines réponses apparaîtront peut-être aussi à la lecture des témoignages des anciens participants.
Q: Organisez-vous des séances d’essai, ou des séances de présentation?
R: Non, malheureusement pas. Les séances d’essai sont plus faciles à mettre en place dans des cours qui se donnent de façon continue (yoga, pilates, etc.) toute l’année. La formation est un programme structuré de 8 séances, avec une progression et un contenu différent d’une séance à l’autre. La présence d’un « invité » de passage gênerait forcément la dynamique de groupe, et cette personne ne pourrait de surcroît pas vraiment faire l’expérience de l’apport du cours dans de bonnes conditions, chaque séance se construisant sur la base de la précédente. Je n’organise pas non plus de séance de présentation, même si je le faisais il y a quelques années. Je trouve qu’il est difficile de présenter l’approche comme je le souhaiterais en 1h ou 1h30, et ce format rend difficile la prise en compte des besoins individuels, souvent très différents en fonction des personnes. Je pense par contre que d’avoir un contact individuel avec le formateur est probablement l’un des éléments les plus importants pour une majorité de personnes, et j’ai donc retenu l’option de l’entretien téléphonique, qui fait partie du processus d’inscription, et au terme duquel il est possible de renoncer à l’inscription s’il s’avère que le cours ne convient pas à votre situation.
Q: Je n’aime pas tellement « raconter ma vie » à un groupe de gens que je ne connais pas, et d’une manière générale, je ne suis pas très à l’aise en groupe. Combien y a-t-il de personnes dans vos groupes et quel investissement y est-il attendu dans les moments d’échange entre participants?
la formation vise à apprendre une technique de méditation, et découvrir comment l’utiliser au quotidien pour diminuer le stress. Il ne s’agit donc pas d’un « groupe thérapeutique » où il serait attendu des participants qu’ils « se racontent » en public. Je crois que la manière dont je donne le cours est respectueuse des personnes qui sont plutôt introverties que brûlant de s’exprimer en public… Il y a cependant régulièrement des occasions d »échanger sur son expérience méditative, parfois par 2, parfois avec l’ensemble du groupe. L’avantage de ces moments d’échange est qu’ils permettent de mieux s’approprier les techniques de méditation en comparant son expérience avec celles des autres, et chacun y participe à la mesure de ce qui lui convient. Dans le même registre, je sais que la taille des groupes est importante pour certaines personnes. Aux Etats-Unis, il est fréquent que les groupes aient plusieurs dizaines de personnes, mais je préfère travailler avec des groupes de 12-18 personnes.
Q: Y a-t-il des livres sur la pleine conscience que vous recommanderiez ?
R: Il n’est pas nécessaire d’avoir lu un livre sur la pleine conscience pour suivre le cours. Cela dit, les personnes intéressées peuvent commencer par l’un des livres de Jon Kabat-Zinn. « Au coeur de la tourmente » constitue par exemple une présentation très détaillée du cours. Des auteurs français, particulièrement Christophe André et, dans une moindre mesure, le regretté David Servan-Schreiber ont également mentionné la pleine conscience dans plusieurs de leurs ouvrages, et ont une bonne connaissance du sujet. Je remets régulièrement à plus tard la rédaction d’une bibliographie, mais l’un de mes collègues formateurs, Michel Dumont, en a mis une excellente en ligne sur son site, et je ne peux que la recommander.
Q: La méditation enseignée est-elle de type bouddhiste ? Et qu’en est-il des mouvements de « yoga » proposés, sont-ils en rapport avec des religions orientales ?
R: Cette question est particulièrement importante pour certaines personnes qui craignent que la méditation ne soit la porte d’entrée vers une autre religion que la leur. Il vaut la peine de prendre le temps d’y répondre dans le détail. Les autres cours ou thérapies basées sur la pleine conscience, sont laïcs, dénués de tout aspect rituel et religieux, et sont suivis dans le monde entier par des personnes de différentes confessions ou sans confession. Le Bouddhisme, ou tout autre religion, n’a pas de place dans ce cours. Il est par contre correct de dire que ces techniques trouvent leur origine dans la pratique méditative bouddhiste, et que la philosophie bouddhiste a nourri la perspective méditative utilisée dans le cours. Il n’est donc pas surprenant que certaines des techniques utilisées par des pratiquants bouddhistes (notamment la méditation dite « Vipassana ») soient très similaires à ce que nous utilisons dans le cours. Il faut aussi rappeler que la méditation n’est pas seulement l’apanage des Bouddhistes: elle existe également, sous différentes formes, dans l’Islam et dans la Christianisme.
Concernant le yoga, certains participants, Chrétiens pratiquants, ont également souhaité des précisions. En fait, le terme « yoga » est souvent remplacé par « mouvements en pleine conscience » , tant il est vrai que les étirements que nous proposons sont basiques en comparaison d’un véritable cours de yoga. Ici aussi, il s’agit de mouvements inspirés par le yoga, mais dénués du cadre spirituel ou philosophique du yoga indien. Il n’y a donc aucune référence à la manipulation « d’énergie » ni de visualisations, par exemple. Le « yoga » dont il s’agit ici consiste tout simplement en des mouvements d’étirement du corps effectués en pleine conscience; je suis aussi très attaché au caractère laïc de cette formation.
Q: En parcourant le site, j’ai lu que le suivi de la formation impliquait de pratiquer des exercices au moins 45 minutes par jour, parfois plus, pendant la durée du cours. La pleine conscience m’intéresse, mais je n’ai pas 45 minutes par jour à y consacrer et ce temps me paraît de toute manière excessif. Pouvez-vous me proposer une version « allégée » du cours avec quelque chose comme 20 minutes tous les 2 jours ? Je suis une personne super-efficace et je comprends très vite: et je suis sûr que j’arriverai au même résultat sans y consacrer tout ce temps!
R: Je force un peu le trait, mais cela correspond à une question qui m’est tout de même souvent posée sous une forme moins caricaturale ! Nous vivons dans une société qui se méfie beaucoup de ce qui implique contrainte ou discipline, pour plein de bonnes et de moins bonnes raisons. Or, il faut le reconnaître, les contraintes de cette formation sont considérables. Il est donc inévitable (et légitime) pour beaucoup de se poser ces questions: pourquoi tous les jours? Pourquoi 45 minutes et parfois plus? N’est-ce pas excessif?
On peut d’abord remarquer que, au-delà même de l’apprentissage de la méditation, le simple fait de prendre au moins 45 minutes par jour consacrées uniquement à être avec soi-même constitue déjà un gros changement pour une majorité de personnes. Cela implique un peu moins de temps consacré aux autres, aux choses à faire, et aux divertissements fournis par les différents écrans qui remplissent nos poches et nos salons. En soi, c’est un changement qui est très intéressant, et qui le serait probablement même si vous choisissiez de passer ce moment à regarder par la fenêtre en buvant une tisane ou à faire une promenade plutôt qu’à méditer. C’est l’occasion de marquer une pause qui peut devenir une nouvelle habitude, c’est aussi et surtout l’occasion de se remettre soi-même au centre de ses priorités!
Mais si on revient à l’apprentissage de la méditation: il est assez adéquat de comparer l’attention à un muscle que l’on peut entraîner pour pouvoir mieux s’en servir. C’est ce que confirment en quelque sorte les études par imagerie cérébrale qui montrent que le cerveau des participants à un cours de pleine conscience fonctionne différemment à la fin du cours, et que la production de nouvelles cellules grises dans certaines zones du cerveau est plus importante. Or, un muscle ne peut pas se développer sans entraînement. Poser cette question équivaut un petit peu à demander au coach de son fitness un programme de perte de poids qui ne demanderait que 10 minutes de sport 3 fois par semaine… ou à son prof de musique un programme pour apprendre le violon à raison de 15 minutes par semaine… ça ne marcherait pas ! Et ça ne marche pas non plus dans le cas de la pleine conscience.
La pleine conscience n’est pas une information que l’on assimile intellectuellement, mais une manière d’être dans le moment présent qui s’apprivoise et s’entraîne par l’expérience. Sous cet angle (et sous cet angle seulement), on peut dire que la méditation est plus proche d’un sport ou d’un art que d’une démarche de psychothérapie ou d’un apprentissage intellectuel: il s’agit moins de « comprendre » que de « faire » (l’un n’exclut heureusement absolument pas l’autre)! Cette pratique quotidienne des exercices est donc indispensable pour bénéficier des apports de la pleine conscience et développer au quotidien cette capacité à changer de perspective sur son expérience.
C’est aussi une des raisons pour lesquelles les livres et applications sont utiles, mais pas forcément suffisants pour s’approprier pleinement ces techniques. Il est en effet plus difficile de pratiquer la méditation régulièrement de soi-même, sans le soutien d’un cadre de formation et d’un groupe de personnes engagées dans la même démarche. Le cours constitue donc selon moi une manière idéale d’apprendre la pleine conscience, même si l’effort demandé est effectivement très important. Une majorité des anciens participants continuent d’utiliser les techniques après le cours et estiment que cet investissement de temps en valait la peine. Je ne peux qu’espérer que ce sera aussi votre cas; mais pour que le cours vous soit profitable, il est important de ne vous inscrire que si vous pensez qu’il vous sera possible de pratiquer régulièrement les exercices à domicile, et que cet aspect « contraignant » du cours vous convient suffisamment pour pouvoir vous y investir pleinement.
Q: Oui bon d’accord, il faut du temps, certes, mais pourquoi 40-50 minutes et pas 20 ou 30? Ma journée est vraiment chargée et j’ai besoin de ces 15 minutes / 45 minutes / c’est trop long: je m’impatiente avant la fin / Je connais un cours de méditation / une app où on recommande 30 (ou 20 ou 10 ou 5 ou 60). etc. Bref, en somme, pourquoi 45?
Au-delà de la contrainte de base de la pratique quotidienne, il y a parfois des débats animés sur le nombre de minutes par jour nécessaires / acceptables. Ces débats n’ont pas seulement lieu parmi les participants à un cours de pleine conscience, mais aussi entre formateurs: l’insistance sur cette durée de 45 minutes a par exemple parfois été reprochée à Jon Kabat-Zinn par d’autres cliniciens adeptes de durées différentes… Cette question du nombre de minutes fait donc débat. C’est peut-être le reflet d’une société qui n’aime décidément pas les contraintes, mais c’est aussi la préoccupation d’une société qui aime l’efficacité et la rentabilité: après tout, si on peut obtenir le même effet avec 30, pourquoi faire 40 ou 50?
Et c’est une bonne question, à laquelle il n’y a pour l’instant pas de réponse définitive. Il y a plusieurs études qui montrent que le temps total passé à méditer est important, ce qui paraît logique (plus on passe de temps à méditer, plus le cerveau change en réponse à cette activité), mais aucune étude jusqu’à présent n’a, à ma connaissance, démontré quoi que ce soit de définitif sur une durée « requise », « minimale » ou « recommandée » pour les exercices. Les pionniers de la pleine conscience ont souvent utilisé les durées auxquelles ils étaient habitués dans leurs traditions méditatives respectives, sans forcément les remettre en question.
Cette durée présente cependant au moins deux avantages à mes yeux.
D’abord, elle est suffisamment longue pour que notre esprit ait le temps de se stabiliser et de se calmer, ce qui ne peut pas toujours se produire en 15 ou 20 ou 30 minutes. Les personnes qui pratiquent la course à pied disent souvent qu’il leur faut dépasser une certaine durée pour sentir le bienfait sur leur corps. C’est parfois la même chose avec la méditation, et c’est certainement vrai en ce qui me concerne: je ne retire pas les mêmes bénéfices d’une méditation de 20, 30, 45 ou de 60 minutes, et, comme les coureurs de fond, le degré de bien-être que j’en obtiens est qualitativement supérieur si je dépasse certains « paliers » de temps. Et c’est une observation que vous ferez peut-être: si vous commencez une méditation dans un état d’agitation, ce qui vous arrivera forcément de temps en temps, vous remarquerez peut-être que c’est seulement après 20 ou 25 minutes que vous sentirez davantage de sérénité s’installer. Il faut souvent se donner du temps pour profiter pleinement d’un moment méditatif, pour que les émotions et les pensées se « décantent » au fil de l’exercice.
Une autre raison, qui peut paraître surprenante, c’est que cette durée est aussi suffisante pour que certaines émotions (l’impatience, justement, par exemple) « s’invitent » de temps en temps dans la méditation, ce qui donne la possibilité de vivre et d’observer ces émotions en pleine conscience dans le cadre de l’exercice. Or, c’est justement en apprenant à observer les émotions différemment durant la méditation, en les observant monter puis redescendre avec curiosité, qu’on arrive ensuite à appliquer cette même perspective dans la vie courante. Une grande majorité des participants au cours ne cherchent pas « seulement » à apprendre à méditer, ils souhaitent aussi que cet apprentissage leur soit utile dans les moments de stress de la vie quotidienne, pour « prendre du recul » plus facilement. Une méditation courte, justement parce qu’elle permet d’éviter de ressentir de l’impatience, ne permet pas, ou peu, un tel apprentissage: il est très difficile de prendre du recul face à l’impatience ou la frustration dans les moments de stress si on ne prend pas le temps de le faire d’abord dans le cadre plus confortable et sécurisant d’un exercice de méditation. C’est aussi la différence entre une vision de la méditation comme « seulement » un exercice de relaxation, et l’idée plus ambitieuse que la méditation est un apprentissage qui vise à nous permettre de vivre autrement nos émotions au quotidien. Pour un tel apprentissage, il faut du temps.